• August Wilhelm von Schlegel to Joseph Daniel Guigniaut

  • Place of Dispatch: Bonn · Place of Destination: Paris · Date: 30.12.1837
Edition Status: Single collated printed full text with registry labelling
    Metadata Concerning Header
  • Sender: August Wilhelm von Schlegel
  • Recipient: Joseph Daniel Guigniaut
  • Place of Dispatch: Bonn
  • Place of Destination: Paris
  • Date: 30.12.1837
  • Notations: Empfangsort erschlossen.
    Printed Text
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: 343347008
  • Bibliography: Briefe von und an August Wilhelm Schlegel. Gesammelt und erläutert durch Josef Körner. Bd. 1. Zürich u.a. 1930, S. 532‒533.
  • Incipit: „[1] Monsieur,
    Vous vous rappelez peut-être notre entretien sur le Mémoire de M. Letronne concernant les Zodiaques. Peu de temps après votre [...]“
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-1a-33708
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.9,Nr.55
  • Number of Pages: 2S. auf Doppelbl., hs. m. U.
  • Format: 21,2 x 13,1 cm
    Language
  • French
[1] Monsieur,
Vous vous rappelez peut-être notre entretien sur
le Mémoire de M. Letronne concernant les Zodiaques. Peu de temps après votre départ mon exemplaire arriva, et je fus désolé de voir que lʼauteur mʼy attribue une opinion directement contraire à la mienne. Jʼécrivis tout de suite pour éclairer M. Letronne sur sa méprise. Voici la copie de ma lettre, qui est restée sans réponse pendant plus de trois mois. Je nʼai pas appris non plus que M. Letronne ait fait insérer dans la Revue des deux mondes une rectification de son erreur involontaire à laquelle quelques lignes auraient suffi. Je me flatte de nʼavoir manqué à aucun procédé. Vous voyez donc, Monsieur, que je suis réduit à la nécessité de faire la guerre; bien [2] malgré moi, je vous assure. Non pas que je la craigne, tant sʼen faut: mais cela me distrait des travaux importans que je voudrais achever. Si le refus de mon adhésion à lʼhypothèse de M. Letronne nʼavait pas dʼautre motif quʼune aveugle prévention, il serait ridicule dʼen entretenir le public. Il faudra donc bien que je dise mes raisons; et jʼen ai de fort bonnes.
Mon ami, Alexandre de Humboldt, était si convaincu, que je ne voudrais ni ne pourrais garder le silence sur la citation de M. Letronne, quʼayant rencontré M. Lassen à la fête de Göttingue, il lui remit pour moi son exemplaire du Mémoire, si par hazard je ne lʼavais pas encore reçu.
Jʼai envoyé à
M. Ewald un premier article pour son journal orientaliste: jʼespère que la catastrophe de Göttingue nʼen aura pas arrêté lʼimpression. Il y a matière pour quatre ou cinq articles encore: mais je pourrai les écrire à loisir; car je crois avoir suffisamment repoussé cette nouvelle invasion moderniste dans lʼInde.
[3] Voici quelques vers sanscrits de ma façon. Si les Brahmanes de Benarès déclarent quʼils ne sont pas écrits dans le style classique, je consens à être éconduit et mis hors de cause. Jʼy joins la traduction, mais je vous prie de ne la communiquer à personne. Ce nʼest quʼun badinage: je voudrais engager une lutte poétique. M. Letronne pourra riposter par des vers grecs dans le goût cratéen.
Veuillez agréer, Monsieur,
Bonn le 30 Dec. [18]37
[4]
[1] Monsieur,
Vous vous rappelez peut-être notre entretien sur
le Mémoire de M. Letronne concernant les Zodiaques. Peu de temps après votre départ mon exemplaire arriva, et je fus désolé de voir que lʼauteur mʼy attribue une opinion directement contraire à la mienne. Jʼécrivis tout de suite pour éclairer M. Letronne sur sa méprise. Voici la copie de ma lettre, qui est restée sans réponse pendant plus de trois mois. Je nʼai pas appris non plus que M. Letronne ait fait insérer dans la Revue des deux mondes une rectification de son erreur involontaire à laquelle quelques lignes auraient suffi. Je me flatte de nʼavoir manqué à aucun procédé. Vous voyez donc, Monsieur, que je suis réduit à la nécessité de faire la guerre; bien [2] malgré moi, je vous assure. Non pas que je la craigne, tant sʼen faut: mais cela me distrait des travaux importans que je voudrais achever. Si le refus de mon adhésion à lʼhypothèse de M. Letronne nʼavait pas dʼautre motif quʼune aveugle prévention, il serait ridicule dʼen entretenir le public. Il faudra donc bien que je dise mes raisons; et jʼen ai de fort bonnes.
Mon ami, Alexandre de Humboldt, était si convaincu, que je ne voudrais ni ne pourrais garder le silence sur la citation de M. Letronne, quʼayant rencontré M. Lassen à la fête de Göttingue, il lui remit pour moi son exemplaire du Mémoire, si par hazard je ne lʼavais pas encore reçu.
Jʼai envoyé à
M. Ewald un premier article pour son journal orientaliste: jʼespère que la catastrophe de Göttingue nʼen aura pas arrêté lʼimpression. Il y a matière pour quatre ou cinq articles encore: mais je pourrai les écrire à loisir; car je crois avoir suffisamment repoussé cette nouvelle invasion moderniste dans lʼInde.
[3] Voici quelques vers sanscrits de ma façon. Si les Brahmanes de Benarès déclarent quʼils ne sont pas écrits dans le style classique, je consens à être éconduit et mis hors de cause. Jʼy joins la traduction, mais je vous prie de ne la communiquer à personne. Ce nʼest quʼun badinage: je voudrais engager une lutte poétique. M. Letronne pourra riposter par des vers grecs dans le goût cratéen.
Veuillez agréer, Monsieur,
Bonn le 30 Dec. [18]37
[4]
· Abschrift , 30.12.1837
· Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
· Mscr.Dresd.e.90,LIX,B,Nr.11
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