• August Wilhelm von Schlegel to Anne Louise Germaine de Staël-Holstein

  • Place of Dispatch: Coppet · Place of Destination: Coppet · Date: 18.10.1805
Edition Status: Single collated printed full text with registry labelling
    Metadata Concerning Header
  • Sender: August Wilhelm von Schlegel
  • Recipient: Anne Louise Germaine de Staël-Holstein
  • Place of Dispatch: Coppet
  • Place of Destination: Coppet
  • Date: 18.10.1805
  • Notations: Absende- und Empfangsort erschlossen.
    Printed Text
  • Bibliography: Pange, Pauline de: Auguste-Guillaume Schlegel et Madame de Staël d’apres des documents inédits. Paris 1938, S. 153‒154.
  • Incipit: „Vous avez voulu une promesse écrite, mon adorable amie, vous avez cru que j’hésiterois à la donner: la voici:
    Je déclare que [...]“
    Language
  • French
Vous avez voulu une promesse écrite, mon adorable amie, vous avez cru que j’hésiterois à la donner: la voici:
Je déclare que vous avez tous les droits sur moi et que je n’en ai aucun sur vous. Disposez de ma personne et de ma vie, ordonnez, défendez, je vous obéirai en tout. Je n’aspire à aucun autre bonheur que celui que vous voudrez me donner; je ne veux rien posséder, je veux tenir tout de votre générosité. Je consentirois volontiers à ne plus penser à ma célébrité, à vouer exclusivement à votre usage particulier ce que je peux avoir de connoissances et de talens. Je suis fier de vous appartenir en propriété.
Je ne prendrai aucun nouveau lien, qui pourroit me détacher de vous, et j’espère que je pourrai toujours remplir avec votre consentement les obligations que d’anciens liens m’imposent. Je ne sais pas si j’ai quelque tort dans ces sentiments et ces résolutions, si l’on doit se résigner si complètement à un autre être humain. Mais vous avez sur moi une puissance surnaturelle, contre laquelle ce seroit en vain de lutter. Je crois voir de traces de Providence dans les singulières vissicitudes de ma vie. Ce n’est pas un hasard qui me vous a fait rencontrer, qui vous a donné une impulsion vers moi au milieu des distractions du monde, et dans le moment où vous étiez menacée de la plus cruelle et de la plus irréparable des pertes. Pour moi, j’ai perdu une partie de ma vie à chercher, j’ai enfin trouvé ce qui est impérissable et ne me quittera qu’au tombeau.
N’abusez pas de votre pouvoir: vous pourriez facilement me rendre malheureux, sans que j’eusse des armes contre vous. Surtout, je vous supplie, ne bannissez jamais d’auprès de vous votre esclave.
Ce 18 oct[obre] 1805. A.W. Schlegel.
Vous avez voulu une promesse écrite, mon adorable amie, vous avez cru que j’hésiterois à la donner: la voici:
Je déclare que vous avez tous les droits sur moi et que je n’en ai aucun sur vous. Disposez de ma personne et de ma vie, ordonnez, défendez, je vous obéirai en tout. Je n’aspire à aucun autre bonheur que celui que vous voudrez me donner; je ne veux rien posséder, je veux tenir tout de votre générosité. Je consentirois volontiers à ne plus penser à ma célébrité, à vouer exclusivement à votre usage particulier ce que je peux avoir de connoissances et de talens. Je suis fier de vous appartenir en propriété.
Je ne prendrai aucun nouveau lien, qui pourroit me détacher de vous, et j’espère que je pourrai toujours remplir avec votre consentement les obligations que d’anciens liens m’imposent. Je ne sais pas si j’ai quelque tort dans ces sentiments et ces résolutions, si l’on doit se résigner si complètement à un autre être humain. Mais vous avez sur moi une puissance surnaturelle, contre laquelle ce seroit en vain de lutter. Je crois voir de traces de Providence dans les singulières vissicitudes de ma vie. Ce n’est pas un hasard qui me vous a fait rencontrer, qui vous a donné une impulsion vers moi au milieu des distractions du monde, et dans le moment où vous étiez menacée de la plus cruelle et de la plus irréparable des pertes. Pour moi, j’ai perdu une partie de ma vie à chercher, j’ai enfin trouvé ce qui est impérissable et ne me quittera qu’au tombeau.
N’abusez pas de votre pouvoir: vous pourriez facilement me rendre malheureux, sans que j’eusse des armes contre vous. Surtout, je vous supplie, ne bannissez jamais d’auprès de vous votre esclave.
Ce 18 oct[obre] 1805. A.W. Schlegel.
· Übersetzung , 18.10.1805
· Pange, Pauline de: August Wilhelm Schlegel und Frau von Staël. Eine schicksalhafte Begegnung. Nach unveröffentlichten Briefen erzählt von Pauline Gräfin de Pange. Dt. Ausg. von Willy Grabert. Hamburg 1940, S. 110.
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