• August Wilhelm von Schlegel to Guillaume Favre

  • Place of Dispatch: Coppet · Place of Destination: Genf · Date: 09.08.1808
Edition Status: Single collated printed full text without registry labelling not including a registry
    Metadata Concerning Header
  • Sender: August Wilhelm von Schlegel
  • Recipient: Guillaume Favre
  • Place of Dispatch: Coppet
  • Place of Destination: Genf
  • Date: 09.08.1808
    Printed Text
  • Bibliography: Adert, Jules: Mélanges dʼhistoire littéraire par Guillaume Favre. Avec des lettres inédites dʼAuguste-Guillaume Schlegel et dʼAngelo Mai. Bd. 1. Genf 1856, S. LXVI‒LXVII.
  • Incipit: „[1] Coppet, ce 9 août 1808.
    Après la complaisance que vous avez eue dernièrement, Monsieur, de mʼapporter vous-même Aristophane et Euripide, vous [...]“
    Manuscript
  • Provider: Genf, Bibliothèque de Genève
  • Classification Number: Ms. suppl. 968, f. 05r-06v
  • Number of Pages: 2 S., hs. m. U.
    Language
  • French
[1] Coppet, ce 9 août 1808.
Après la complaisance que vous avez eue dernièrement, Monsieur, de mʼapporter vous-même Aristophane et Euripide, vous me trouverez importun de vous demander encore des livres. Cependant, dans la disette où je me trouve, votre bibliothèque et votre bonté sont mon seul refuge.
Je souhaiterais avoir:
Æschyli tragœdiæ, éd. Schütz. Au défaut de celle-là, une autre.
Sophoclis tragœdiæ, éd. Brunck. Le volume qui contient Electre, Ajax et Philoctète, avec le Scholiaste.
Fabricius, Bibliotheca Græca, éd. Harles. Le volume qui contient les articles des poëtes dramatiques.
Voyage du jeune Anacharsis, le volume ou les volumes où il est question du théâtre. Ce livre est dans la bibliothèque de Coppet; mais on lʼa prêté à quelquʼun.
Senecæ tragœdiæ.
Platonis Symposium.
Dans plusieurs éditions de Térence se trouve un petit traité dʼun ancien grammairien sur la Comédie que je serais bien aise dʼavoir.
Ne craignez pas que je veuille [2] attirer à moi peu à peu toute votre bibliothèque. Cʼest pour la révision de mon cours de littérature dramatique, travail pour lequel je me suis refusé la course dʼInterlaken, que jʼai besoin de tous ces livres, et je vous les rendrai sous peu de jours.
Auriez-vous par hasard un traité latin de Ziegler, savant contemporain, avec qui jʼai étudié à Göttingue, sur les mimes romains?
Pour ce que vous pourrez me prêter, ayez la bonté de lʼenvoyer chez Paschoud, où je le ferai prendre.
A présent, permettez-moi de vous faire quelques questions comme à mon magnus Apollo. Barthélemy parle dʼun changement de masques dans les différentes scènes dʼune tragédie, dʼaprès la gradation des situations, comme dʼune chose qui sʼentend dʼelle-même. Je pense que ce nʼest que son hypothèse, et qui ne me paraît nullement vraisemblable. Ou se fonderait-il sur quelque passage quʼil nʼa pas cité?
Voltaire parle dans lʼune de ses préfaces de masques à deux profils différents: par exemple, lʼun exprimant la tristesse, lʼautre la joie. Il pense que les acteurs, selon les circonstances, se sont tournés dʼun côté [3] ou de lʼautre. A-t-il tiré cette ridicule supposition de son esprit, ou quelque antiquaire lʼaurait-il induit en erreur?
Recevez lʼassurance de mon admiration pour lʼétendue de vos connaissances.
Votre très-humble protégé littéraire,
A. W. Schlegel.
Nʼoubliez pas Monti.
Les Mémoires de lʼAcadémie des Inscriptions contiennent-ils quelque chose dʼimportant sur lʼart théâtral des anciens? Lʼarticle de Barthélemy sur la construction du théâtre et la décoration de la scène est assez confus. Je me flatte dʼavoir mieux expliqué la chose avec le secours d’un savant architecte et dʼaprès lʼinspection dʼHerculanum et de Pompéi.
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[1] Coppet, ce 9 août 1808.
Après la complaisance que vous avez eue dernièrement, Monsieur, de mʼapporter vous-même Aristophane et Euripide, vous me trouverez importun de vous demander encore des livres. Cependant, dans la disette où je me trouve, votre bibliothèque et votre bonté sont mon seul refuge.
Je souhaiterais avoir:
Æschyli tragœdiæ, éd. Schütz. Au défaut de celle-là, une autre.
Sophoclis tragœdiæ, éd. Brunck. Le volume qui contient Electre, Ajax et Philoctète, avec le Scholiaste.
Fabricius, Bibliotheca Græca, éd. Harles. Le volume qui contient les articles des poëtes dramatiques.
Voyage du jeune Anacharsis, le volume ou les volumes où il est question du théâtre. Ce livre est dans la bibliothèque de Coppet; mais on lʼa prêté à quelquʼun.
Senecæ tragœdiæ.
Platonis Symposium.
Dans plusieurs éditions de Térence se trouve un petit traité dʼun ancien grammairien sur la Comédie que je serais bien aise dʼavoir.
Ne craignez pas que je veuille [2] attirer à moi peu à peu toute votre bibliothèque. Cʼest pour la révision de mon cours de littérature dramatique, travail pour lequel je me suis refusé la course dʼInterlaken, que jʼai besoin de tous ces livres, et je vous les rendrai sous peu de jours.
Auriez-vous par hasard un traité latin de Ziegler, savant contemporain, avec qui jʼai étudié à Göttingue, sur les mimes romains?
Pour ce que vous pourrez me prêter, ayez la bonté de lʼenvoyer chez Paschoud, où je le ferai prendre.
A présent, permettez-moi de vous faire quelques questions comme à mon magnus Apollo. Barthélemy parle dʼun changement de masques dans les différentes scènes dʼune tragédie, dʼaprès la gradation des situations, comme dʼune chose qui sʼentend dʼelle-même. Je pense que ce nʼest que son hypothèse, et qui ne me paraît nullement vraisemblable. Ou se fonderait-il sur quelque passage quʼil nʼa pas cité?
Voltaire parle dans lʼune de ses préfaces de masques à deux profils différents: par exemple, lʼun exprimant la tristesse, lʼautre la joie. Il pense que les acteurs, selon les circonstances, se sont tournés dʼun côté [3] ou de lʼautre. A-t-il tiré cette ridicule supposition de son esprit, ou quelque antiquaire lʼaurait-il induit en erreur?
Recevez lʼassurance de mon admiration pour lʼétendue de vos connaissances.
Votre très-humble protégé littéraire,
A. W. Schlegel.
Nʼoubliez pas Monti.
Les Mémoires de lʼAcadémie des Inscriptions contiennent-ils quelque chose dʼimportant sur lʼart théâtral des anciens? Lʼarticle de Barthélemy sur la construction du théâtre et la décoration de la scène est assez confus. Je me flatte dʼavoir mieux expliqué la chose avec le secours d’un savant architecte et dʼaprès lʼinspection dʼHerculanum et de Pompéi.
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