• Albertine Ida Gustavine de Broglie to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: Paris · Place of Destination: Bonn · Date: 11. Januar [1819]
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Albertine Ida Gustavine de Broglie
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: Paris
  • Place of Destination: Bonn
  • Date: 11. Januar [1819]
  • Notations: Datum (Jahr) sowie Absende- und Empfangsort erschlossen. – Datierung durch archivalische Notiz auf der Handschrift sowie durch Schlegels Hochzeit.
    Printed Text
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: 343347008
  • Bibliography: Briefe von und an August Wilhelm Schlegel. Gesammelt und erläutert durch Josef Körner. Bd. 1. Zürich u.a. 1930, S. 355‒356.
  • Incipit: „[1] 11 Janvier
    Cher ami, votre lettre me fait une grande peine je crains que vous nʼayez fait une étourderie mais au [...]“
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-611-38973
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.4(1),Nr.18
  • Number of Pages: 4 S. auf Doppelbl. u. 2 S., hs.
  • Format: 19,6 x 12,8 cm
    Language
  • French
    Editors
  • Golyschkin, Ruth
  • Stieglitz, Clara
[1] 11 Janvier
Cher ami, votre lettre me fait une grande peine je crains que vous nʼayez fait une étourderie mais au nom de Dieu nʼen faites pas une autre tout de suite après et la séparation en sero
[it u]ne immense car precisement parceque la célebrité est toute de votre coté cʼest vous que lʼon accuseroit plutôt quʼune personne obscure. Un second divorce seroit infailliblement une chose qui feroit du tort à votre caractère eussiez vous mille fois raison. Il me semble donc bien essentiel que vous [2] essayez toutes les manières de lʼéviter. Puisque cette personne vous plait sʼil est vrai quʼelle nʼait dʼautre tort que ceux de sa mère vous pourrez vous réconcilier. Si vous vous sépariez vous auriez dans peu de tems envie de vous remarier et songez vous même à lʼimpossibilité dʼun troisieme mariage. Je ne comprends rien à la conduite de ces gens il faudroit être sur les lieux pour en juger, jʼespère que vous nʼavez pris aucun engagement dʼargent qui puisse les satisfaire. Si cʼest [3] simplement de lʼirritabilité maladive dans la mère et de la faiblesse dans la fille, il y a remede dʼautant plus que si la mère est malade cela excuse beaucoup la fille. Je ne puis croire que la fille vous ait épousée pour vouloir se séparer de vous deux mois après il y a là ou un vilain calcul ou de la folie mais je ne vois pas trop où seroit lʼinterêt. Si vous voulez que je vous dise vous nʼavez pas lʼair bien amoureux et la manière dont vous parlez dʼune séparation [4] me donneroit lʼidée que vous êtiez déjà un peu dégouté dʼelle avant ses torts. Mais la seule chose sur la quelle jʼinsiste vis à vis de vous cʼest sur la nécessité dʼeviter un éclat et sur lʼerreur où vous etez de croire que ce ne sont pas toujours les gens celebres que lʼon accuse. Je suis tourmentée de tout cela je pressentois par votre silence quʼil y avoit quelque chose de triste. Je ne vous parle pas de votre autre lettre qui a beaucoup amusé tout le monde. Ce nʼest pas tant des choses [5] poésies que je voudrois enfait dʼouvrages religieux que de la belle prose. Jʼaurois voulu quelque chose qui fut applicable à la France cʼest à dire ni trop rêveur ni trop dogmatique. Cela est assez difficile. Je mʼoccupe autant que je le puis à Paris mais à present cʼest lʼéducation qui est le sujet de mes études. Je ne vous parle pas de nouvelles parceque depuis le très heureux changement de notre ministère nous nʼavons plus de nouvelles que des prefets destitués et des fureurs des Ultras. [6] Tenez moi au courant de vos affaires chère amie cher ami mais ne vous laissez pas trop aller à [des] gens qui voudroient vous entourer Dieu sait pourquoi au moins à présent défiez vous des résolutions précipitées. Votre secret sera fidelement gardé mille tendres amitiés.
Mlle Rand. partage tous mes sentiments et vous dit mille choses.
[1] 11 Janvier
Cher ami, votre lettre me fait une grande peine je crains que vous nʼayez fait une étourderie mais au nom de Dieu nʼen faites pas une autre tout de suite après et la séparation en sero
[it u]ne immense car precisement parceque la célebrité est toute de votre coté cʼest vous que lʼon accuseroit plutôt quʼune personne obscure. Un second divorce seroit infailliblement une chose qui feroit du tort à votre caractère eussiez vous mille fois raison. Il me semble donc bien essentiel que vous [2] essayez toutes les manières de lʼéviter. Puisque cette personne vous plait sʼil est vrai quʼelle nʼait dʼautre tort que ceux de sa mère vous pourrez vous réconcilier. Si vous vous sépariez vous auriez dans peu de tems envie de vous remarier et songez vous même à lʼimpossibilité dʼun troisieme mariage. Je ne comprends rien à la conduite de ces gens il faudroit être sur les lieux pour en juger, jʼespère que vous nʼavez pris aucun engagement dʼargent qui puisse les satisfaire. Si cʼest [3] simplement de lʼirritabilité maladive dans la mère et de la faiblesse dans la fille, il y a remede dʼautant plus que si la mère est malade cela excuse beaucoup la fille. Je ne puis croire que la fille vous ait épousée pour vouloir se séparer de vous deux mois après il y a là ou un vilain calcul ou de la folie mais je ne vois pas trop où seroit lʼinterêt. Si vous voulez que je vous dise vous nʼavez pas lʼair bien amoureux et la manière dont vous parlez dʼune séparation [4] me donneroit lʼidée que vous êtiez déjà un peu dégouté dʼelle avant ses torts. Mais la seule chose sur la quelle jʼinsiste vis à vis de vous cʼest sur la nécessité dʼeviter un éclat et sur lʼerreur où vous etez de croire que ce ne sont pas toujours les gens celebres que lʼon accuse. Je suis tourmentée de tout cela je pressentois par votre silence quʼil y avoit quelque chose de triste. Je ne vous parle pas de votre autre lettre qui a beaucoup amusé tout le monde. Ce nʼest pas tant des choses [5] poésies que je voudrois enfait dʼouvrages religieux que de la belle prose. Jʼaurois voulu quelque chose qui fut applicable à la France cʼest à dire ni trop rêveur ni trop dogmatique. Cela est assez difficile. Je mʼoccupe autant que je le puis à Paris mais à present cʼest lʼéducation qui est le sujet de mes études. Je ne vous parle pas de nouvelles parceque depuis le très heureux changement de notre ministère nous nʼavons plus de nouvelles que des prefets destitués et des fureurs des Ultras. [6] Tenez moi au courant de vos affaires chère amie cher ami mais ne vous laissez pas trop aller à [des] gens qui voudroient vous entourer Dieu sait pourquoi au moins à présent défiez vous des résolutions précipitées. Votre secret sera fidelement gardé mille tendres amitiés.
Mlle Rand. partage tous mes sentiments et vous dit mille choses.
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