• Albertine Ida Gustavine de Broglie to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: Paris · Place of Destination: Bonn · Date: [zwischen 28. Dezember 1818 und März 1819]
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Albertine Ida Gustavine de Broglie
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: Paris
  • Place of Destination: Bonn
  • Date: [zwischen 28. Dezember 1818 und März 1819]
  • Notations: Datum sowie Absende- und Empfangsort erschlossen. − Datierung durch Albertine de Broglies Brief vom 20. Dezember 1818 an Schlegel mit der Erwähnung Gain de Montagnacs. Dessolle löst am 28. Dezember 1818 Richelieu als Außenminister ab. Die Chambre des Pairs wurde am 9. März 1819 durch einen Pairsschub vergrößert.
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-611-38973
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.4(1),Nr.25
  • Number of Pages: 4 S. auf Doppelbl., hs.
  • Format: 23,2 x 18,8 cm
  • Incipit: „[1] Cher ami votre lettre me fait beaucoup de peine je vois que vous vous etes bien mal engagé. je [...]“
    Language
  • French
    Editors
  • Golyschkin, Ruth
  • Stieglitz, Clara
[1] Cher ami votre lettre me fait beaucoup de peine je vois que vous vous etes bien mal engagé. je suis sure que si ma mère avoit vécu elle vous auroit preservé de cette folie. Maintenant il faut sʼen tirer le mieux possible je pense toujours sʼil y a moyen que le meilleur est dʼéviter la séparation. Si vous pouviez par un voyage cet été la distraire lʼéloigner de sa mère il seroit possible que vous reprissiez de lʼempire sur elle. Surtout ne cedez pas sous le rapport de lʼargent je vous en conjure et à ce propos laissez moi vous dire quʼAuguste sʼinquiette de la quantité dʼargent que vous avez dépense depuis quelques mois. Votre gout pour le luxe ne vous entraine t-il pas? cela me tourmente beaucoup, songez un peu [2] à la situation où vous seriez si vous dissipiez votre fortune obligés de recommencer votre grand travail avec une santé delicate et moins jeune. Pensez y aussi comme devoir vis à vis elle à qui vous devez la plus grande partie de cette fortune. Ce sont des riens mais quand je vous vois faire venir du papier de chez dʼEspilly parcequʼen Allemagne il nʼy en a pas dʼassez beau cela mʼinquiete comme symptome de ce gout ruineux pour lʼélégance. Quand on a de si bonnes choses à écrire que vous on a pas besoin de papier musqué. Jʼinsiste là dessus parceque je vous vois embrouillé dans une affaire où votre fortune est surtout la partie menaçée. Vous écrivez donc un ouvrage latin au milieu de tous ces tourments faites donc des choses un peu plus pour le pauvre peuple. Vous ne mʼavez pas [3] compris sur Mr de Gain, je demande si vous voudriez faire traduire en Allemand et jouer ces pieces après quʼelles auront eté imprimées et puis si vous voudriez vous charger de tirer de ses autres manuscrits quelques morceaux quelques pensées, mais il faudroit dʼabord que sa femme y consentit et elle me paroit facile à épouffer. Nous sommes encore dans une crise politique la chambre des pairs a fait des fredaines aussi vient-on presque de la doubler cette mesure met les Ultras dans un dégré de farceur inimaginable elle engage le Roi dans la question de la liberté et sous ce rapport elle est bonne. Votre ami Pozzo nʼest pas content le nouveau ministre des affaires étrangeres ne sʼest pas soucié de ses conseils. Notre ministère est un ministère national mais sa demarche est lente il est cependant plutôt en avant des pays et je crois que sa durée est la meilleure chance [4] pour lʼéducation de la nation. Voilà les Ultras encore une fois vaincus. Faites moi le plaisir de me dire si vous avez entendu parler de sermons publiés à Berlin et qui ont eu un grand succes. Écrivez moi sur lʼétât de lʼAllemagne. Mr de Custines vous fait dire bien des choses il est toujours dans le nuage et ce moment ci est bien réel. Écrivez moi plus souvent et avec détail pour vos affaires et comptez à jamais sur ma sincère et profonde amitié.
Jʼai envoyé votre lettre à
Mr Pougens je lʼai vu quelque fois depuis que je suis ici.
[1] Cher ami votre lettre me fait beaucoup de peine je vois que vous vous etes bien mal engagé. je suis sure que si ma mère avoit vécu elle vous auroit preservé de cette folie. Maintenant il faut sʼen tirer le mieux possible je pense toujours sʼil y a moyen que le meilleur est dʼéviter la séparation. Si vous pouviez par un voyage cet été la distraire lʼéloigner de sa mère il seroit possible que vous reprissiez de lʼempire sur elle. Surtout ne cedez pas sous le rapport de lʼargent je vous en conjure et à ce propos laissez moi vous dire quʼAuguste sʼinquiette de la quantité dʼargent que vous avez dépense depuis quelques mois. Votre gout pour le luxe ne vous entraine t-il pas? cela me tourmente beaucoup, songez un peu [2] à la situation où vous seriez si vous dissipiez votre fortune obligés de recommencer votre grand travail avec une santé delicate et moins jeune. Pensez y aussi comme devoir vis à vis elle à qui vous devez la plus grande partie de cette fortune. Ce sont des riens mais quand je vous vois faire venir du papier de chez dʼEspilly parcequʼen Allemagne il nʼy en a pas dʼassez beau cela mʼinquiete comme symptome de ce gout ruineux pour lʼélégance. Quand on a de si bonnes choses à écrire que vous on a pas besoin de papier musqué. Jʼinsiste là dessus parceque je vous vois embrouillé dans une affaire où votre fortune est surtout la partie menaçée. Vous écrivez donc un ouvrage latin au milieu de tous ces tourments faites donc des choses un peu plus pour le pauvre peuple. Vous ne mʼavez pas [3] compris sur Mr de Gain, je demande si vous voudriez faire traduire en Allemand et jouer ces pieces après quʼelles auront eté imprimées et puis si vous voudriez vous charger de tirer de ses autres manuscrits quelques morceaux quelques pensées, mais il faudroit dʼabord que sa femme y consentit et elle me paroit facile à épouffer. Nous sommes encore dans une crise politique la chambre des pairs a fait des fredaines aussi vient-on presque de la doubler cette mesure met les Ultras dans un dégré de farceur inimaginable elle engage le Roi dans la question de la liberté et sous ce rapport elle est bonne. Votre ami Pozzo nʼest pas content le nouveau ministre des affaires étrangeres ne sʼest pas soucié de ses conseils. Notre ministère est un ministère national mais sa demarche est lente il est cependant plutôt en avant des pays et je crois que sa durée est la meilleure chance [4] pour lʼéducation de la nation. Voilà les Ultras encore une fois vaincus. Faites moi le plaisir de me dire si vous avez entendu parler de sermons publiés à Berlin et qui ont eu un grand succes. Écrivez moi sur lʼétât de lʼAllemagne. Mr de Custines vous fait dire bien des choses il est toujours dans le nuage et ce moment ci est bien réel. Écrivez moi plus souvent et avec détail pour vos affaires et comptez à jamais sur ma sincère et profonde amitié.
Jʼai envoyé votre lettre à
Mr Pougens je lʼai vu quelque fois depuis que je suis ici.
×