• Auguste Louis de Staël-Holstein to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: London · Place of Destination: Hannover · Date: 30.11.1813
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Auguste Louis de Staël-Holstein
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: London
  • Place of Destination: Hannover
  • Date: 30.11.1813
  • Notations: Empfangsort erschlossen.
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-611-36979
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.26,Nr.19
  • Number of Pages: 3 S. auf Doppelbl., hs.
  • Format: 22,5 x 18,4 cm
  • Incipit: „[1] Londres le 30 nov. 1813.
    Cher ami nous recevons bien peu de choses de vous et nous nous en désolons. [...]“
    Language
  • French
    Editors
  • Golyschkin, Ruth
  • Stieglitz, Clara
[1] Londres le 30 nov. 1813.
Cher ami
nous recevons bien peu de choses de vous et nous nous en désolons. Ce nʼest pas que je ne conçoive fort bien que votre marche doit avoir été moins commode que glorieuse et que vous nʼavez gueres eu de tems à vous; mais pourtant nous nous plaignons. Vue de changements dans la face du monde, depuis votre bataille de Leipsic - Vous vous imaginez lʼexultation où lʼon est dans ce paÿs: mais ce qui est moins facile à comprendre cʼest le revirement dʼopinions qui se fait entre le ministère et lʼopposition - Le ministere ou de moins une partie du ministère crie: il nʼy a de salut quʼà tout rétablir tel que cela étoit anciènnement, les Bourbons en France, à toute force les Bourbons: lʼancienne France, point de barrière du Rhin - enfin dʼinductions en inductions il arrive que les membres distingués de lʼopposition sont maintenant ceux qui exultent le plus les louanges du Pe Royal et que le parti de la cour passe pour être [2] un peu froid pour lui. Comment tout ceci finira tʼil: il faudra un congrès de plus de deux ans avant dʼavoir tout débrouillé; cʼest là que nous autres apprentis diplomates aurons à copier et à chiffrer. Vos bulletins sont des chefs dʼoeuvre, je ne puis assez les admirer - Mais notre pauvre Albert, quʼil seroit heureux maintenant si Dieu nous lʼavoit conservé, il nʼy a pas un de nos jours que cette pensée nʼattriste - Je ne saurois dire si jʼai été fâché que le Prince Royal mʼait refusé dʼaller auprès de lui, le prolongement de mon séjour en Angleterre mʼa donné le moyen dʼacquerir sur ce paÿs des connoissances que je nʼaurois jamais eues sans cela et qui me seront utiles pour le reste de ma carriere - Je nʼai donc pas voulu vous prier dʼinsister, je réserve une autre demande pour ce printems, jʼemployerai le tems qui reste à mʼinstruire sur la foule de choses que jʼignore: mais alors pour la demande du printems, je ne sais pas encore précisément la quelle, je compte sur votre aide et sur votre amitié - Ma mere vous demande [3] des nouvelles de ses lettres à Baudissin. En tout cher ami ne nous oubliez pas comme vous faites, cela est mal à vous - Je serois je vous assure, aussi faché que ma mere, si je nʼavois pas lʼespérance que nous nous retrouverons réunis comme autrefois - Mille tendres amitiés - Jʼai entendu dire à Mr Coleridge poëte anglois qui passe pour le meilleur connoisseur et commentateur de Shakespeare quʼil se regardoit sous ce rapport comme inferieur à vous.
Cher ami,
ma mere vient de recevoir votre lettre du 29 et 31 je rouvre la mienne pour vous demander pardon de mes reproches injustes - Où êtes vous maintenant: à Amsterdam peut être: votre hollandois va vous faire honneur.
[4] [leer]
[1] Londres le 30 nov. 1813.
Cher ami
nous recevons bien peu de choses de vous et nous nous en désolons. Ce nʼest pas que je ne conçoive fort bien que votre marche doit avoir été moins commode que glorieuse et que vous nʼavez gueres eu de tems à vous; mais pourtant nous nous plaignons. Vue de changements dans la face du monde, depuis votre bataille de Leipsic - Vous vous imaginez lʼexultation où lʼon est dans ce paÿs: mais ce qui est moins facile à comprendre cʼest le revirement dʼopinions qui se fait entre le ministère et lʼopposition - Le ministere ou de moins une partie du ministère crie: il nʼy a de salut quʼà tout rétablir tel que cela étoit anciènnement, les Bourbons en France, à toute force les Bourbons: lʼancienne France, point de barrière du Rhin - enfin dʼinductions en inductions il arrive que les membres distingués de lʼopposition sont maintenant ceux qui exultent le plus les louanges du Pe Royal et que le parti de la cour passe pour être [2] un peu froid pour lui. Comment tout ceci finira tʼil: il faudra un congrès de plus de deux ans avant dʼavoir tout débrouillé; cʼest là que nous autres apprentis diplomates aurons à copier et à chiffrer. Vos bulletins sont des chefs dʼoeuvre, je ne puis assez les admirer - Mais notre pauvre Albert, quʼil seroit heureux maintenant si Dieu nous lʼavoit conservé, il nʼy a pas un de nos jours que cette pensée nʼattriste - Je ne saurois dire si jʼai été fâché que le Prince Royal mʼait refusé dʼaller auprès de lui, le prolongement de mon séjour en Angleterre mʼa donné le moyen dʼacquerir sur ce paÿs des connoissances que je nʼaurois jamais eues sans cela et qui me seront utiles pour le reste de ma carriere - Je nʼai donc pas voulu vous prier dʼinsister, je réserve une autre demande pour ce printems, jʼemployerai le tems qui reste à mʼinstruire sur la foule de choses que jʼignore: mais alors pour la demande du printems, je ne sais pas encore précisément la quelle, je compte sur votre aide et sur votre amitié - Ma mere vous demande [3] des nouvelles de ses lettres à Baudissin. En tout cher ami ne nous oubliez pas comme vous faites, cela est mal à vous - Je serois je vous assure, aussi faché que ma mere, si je nʼavois pas lʼespérance que nous nous retrouverons réunis comme autrefois - Mille tendres amitiés - Jʼai entendu dire à Mr Coleridge poëte anglois qui passe pour le meilleur connoisseur et commentateur de Shakespeare quʼil se regardoit sous ce rapport comme inferieur à vous.
Cher ami,
ma mere vient de recevoir votre lettre du 29 et 31 je rouvre la mienne pour vous demander pardon de mes reproches injustes - Où êtes vous maintenant: à Amsterdam peut être: votre hollandois va vous faire honneur.
[4] [leer]
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