• Auguste Louis de Staël-Holstein to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: Paris · Place of Destination: Bonn · Date: 01.12.1818
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Auguste Louis de Staël-Holstein
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: Paris
  • Place of Destination: Bonn
  • Date: 01.12.1818
  • Notations: Empfangsort erschlossen.
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-611-36979
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.26,Nr.29
  • Number of Pages: 4 S. auf Doppelbl., hs.
  • Format: 19,8 x 15,8 cm
  • Incipit: „[1] Paris 1er Déc. 1818
    Nous avons des reproches mutuels à nous adresser, mon cher Schlegel; mais mon silence a plus [...]“
    Language
  • French
    Editors
  • Golyschkin, Ruth
  • Stieglitz, Clara
[1] Paris 1er Déc. 1818
Nous avons des reproches mutuels à nous adresser, mon cher Schlegel; mais mon silence a plus dʼexcuses que le Vôtre; du moins je me le dis ainsi- Jʼai dʼailleurs été loin de négliger Vos commissions, et si elles ne sont pas toutes remplies, la faute en est à
Delauney et non pas à moi- Voici toutefois ce que jʼai fait jusquʼici.
Jʼai fait insérer dans
le Journal General Votre nomination à lʼAcademie de Göttingue et jʼy ai joint quelques lignes sur Votre dernier ouvrage françois- Jʼavois mis de coté le numéro pour vous lʼenvoyer; mais on me lʼa égaré et je ne sais plus comment le retrouver; par ce que nʼest pas un journal dont on fasse collection-
Jʼai vu
Pougens et je lui ai remis une liste de Vos ouvrages, telle que ma mémoire a pu me la fournir. (Vous devriez par parenthese mʼenvoyer cette liste complette.) Il la remettra à sa Classe avec un exemplaire de Vos observations sur la [2] langue provençale; et Vous serez porté sur la liste des correspondants pour la prochaine nomination.
Jʼai remis depuis un mois à
Delauney la liste des livres que Vous demandez; mais jʼai beau le presser, il me les fait encore attendre. Je le verrai demain et je me fâcherai- Vous aurez en même tems les chevaux de Vernet. Je suis charmé que Mad. de Schlegel et moi nous ayons un goût commun: si Elle nous fait lʼhonneur de venir nous voir je tâcherai de Lui présenter des chevaux dignes quʼelle fasse leur portrait.
Le sémestre de Vos rentes sur lʼétat a été payé au 22 Sept. dernier, et jʼai acquité là-dessus le compte de
Votre tailleur. Le reste est porté sur le CpteAubernon; cʼest aussi là que je verserai les 1500f que je Vous devrai à la fin de lʼannée.
Vous ne mʼavez point donné dʼordres relativement à ce que Vous avez en Angleterre, de sorte que je nʼai rien voulu prendre sur moi. Maintenant le change sur
Londres est baissé, et il y [3] auroit moins dʼavantage à faire venir Votre argent ici- Du reste je Vous enverrai notre compte lʼun vis-à-vis de lʼautre après le 1er Janvier; et dʼici là jʼattends Vos instructions.
Voici le modèle que Vous mʼavez demandé dʼune procuration pour vendre vos rentes. Vous avez vu la baisse quʼelles ont éprouvée. Il faudroit un volume pour Vous en expliquer les causes. Je suis loin, en résultat, de concevoir la moindre inquietude sur le payement exact des intérêts; mais quant à leur prix je ne serois point étonné de le voir bientôt encore plus bas. Du reste les opinions sont très-partagées-
Voilà je crois Vos diverses commissions passées en revue.
Je commence à mʼoccuper très-activement de mon grand travail dʼéditeur; mais Vous me manquez à chaque instant de la journée. Je suis en doute sur une foule de choses quʼun mot de Vous décideroit- Dʼaprès mon calcul actuel chacune des éditions aura 12 volumes.
Les oeuvres de mon grand père seront divisées en 3 parties, dont les Finances comprendront 5 Vol., la Politique 4, et la morale et les mélanges littéraires, 3. - Les oeuvres de ma mere se publieront dans lʼordre chronologique sauf [4] ses deux écrits sur la paix intérieure et extérieure qui seroient bien délicats à réimprimer maintenant et que je renverrai probablement à la fin- Du reste je nʼai point encore dʼarrangement couche, par ce que je dépends du travail de Mad. Necker pour le commencement de lʼimpression; mais certainement la premiere livraison paroitra avant lʼété- Si Vous lisez les journaux françois, Vous aurez vu ma querelle avec un impertinent libraire qui avoit imaginé de publier sous le nom de ma mere la plus absurde des bêtises- Jʼai voulu me prémunir contre de semblables spéculations.
Adieu, mon cher Schlegel,
Albertine et Victor se rappellent à Votre souvenir; nous serons tous bien heureux si Vos occupations Vous permettent une course à Coppet- nous nʼavons pas dʼautre projet que dʼy retourner de bonne heure, sauf une course de 10 jours que Victor et moi nous ferons peut-être en Angleterre pour lʼéléction de Westminster- quelle horrible perte que celle de ce malheureux Romilly.
Adieu encore. Mille tendres amitiés.
Comme je finis ma lettre, on mʼapporte une partie de Vos livres; les autres viendront demain et le tout partira avant 8 jours.
[1] Paris 1er Déc. 1818
Nous avons des reproches mutuels à nous adresser, mon cher Schlegel; mais mon silence a plus dʼexcuses que le Vôtre; du moins je me le dis ainsi- Jʼai dʼailleurs été loin de négliger Vos commissions, et si elles ne sont pas toutes remplies, la faute en est à
Delauney et non pas à moi- Voici toutefois ce que jʼai fait jusquʼici.
Jʼai fait insérer dans
le Journal General Votre nomination à lʼAcademie de Göttingue et jʼy ai joint quelques lignes sur Votre dernier ouvrage françois- Jʼavois mis de coté le numéro pour vous lʼenvoyer; mais on me lʼa égaré et je ne sais plus comment le retrouver; par ce que nʼest pas un journal dont on fasse collection-
Jʼai vu
Pougens et je lui ai remis une liste de Vos ouvrages, telle que ma mémoire a pu me la fournir. (Vous devriez par parenthese mʼenvoyer cette liste complette.) Il la remettra à sa Classe avec un exemplaire de Vos observations sur la [2] langue provençale; et Vous serez porté sur la liste des correspondants pour la prochaine nomination.
Jʼai remis depuis un mois à
Delauney la liste des livres que Vous demandez; mais jʼai beau le presser, il me les fait encore attendre. Je le verrai demain et je me fâcherai- Vous aurez en même tems les chevaux de Vernet. Je suis charmé que Mad. de Schlegel et moi nous ayons un goût commun: si Elle nous fait lʼhonneur de venir nous voir je tâcherai de Lui présenter des chevaux dignes quʼelle fasse leur portrait.
Le sémestre de Vos rentes sur lʼétat a été payé au 22 Sept. dernier, et jʼai acquité là-dessus le compte de
Votre tailleur. Le reste est porté sur le CpteAubernon; cʼest aussi là que je verserai les 1500f que je Vous devrai à la fin de lʼannée.
Vous ne mʼavez point donné dʼordres relativement à ce que Vous avez en Angleterre, de sorte que je nʼai rien voulu prendre sur moi. Maintenant le change sur
Londres est baissé, et il y [3] auroit moins dʼavantage à faire venir Votre argent ici- Du reste je Vous enverrai notre compte lʼun vis-à-vis de lʼautre après le 1er Janvier; et dʼici là jʼattends Vos instructions.
Voici le modèle que Vous mʼavez demandé dʼune procuration pour vendre vos rentes. Vous avez vu la baisse quʼelles ont éprouvée. Il faudroit un volume pour Vous en expliquer les causes. Je suis loin, en résultat, de concevoir la moindre inquietude sur le payement exact des intérêts; mais quant à leur prix je ne serois point étonné de le voir bientôt encore plus bas. Du reste les opinions sont très-partagées-
Voilà je crois Vos diverses commissions passées en revue.
Je commence à mʼoccuper très-activement de mon grand travail dʼéditeur; mais Vous me manquez à chaque instant de la journée. Je suis en doute sur une foule de choses quʼun mot de Vous décideroit- Dʼaprès mon calcul actuel chacune des éditions aura 12 volumes.
Les oeuvres de mon grand père seront divisées en 3 parties, dont les Finances comprendront 5 Vol., la Politique 4, et la morale et les mélanges littéraires, 3. - Les oeuvres de ma mere se publieront dans lʼordre chronologique sauf [4] ses deux écrits sur la paix intérieure et extérieure qui seroient bien délicats à réimprimer maintenant et que je renverrai probablement à la fin- Du reste je nʼai point encore dʼarrangement couche, par ce que je dépends du travail de Mad. Necker pour le commencement de lʼimpression; mais certainement la premiere livraison paroitra avant lʼété- Si Vous lisez les journaux françois, Vous aurez vu ma querelle avec un impertinent libraire qui avoit imaginé de publier sous le nom de ma mere la plus absurde des bêtises- Jʼai voulu me prémunir contre de semblables spéculations.
Adieu, mon cher Schlegel,
Albertine et Victor se rappellent à Votre souvenir; nous serons tous bien heureux si Vos occupations Vous permettent une course à Coppet- nous nʼavons pas dʼautre projet que dʼy retourner de bonne heure, sauf une course de 10 jours que Victor et moi nous ferons peut-être en Angleterre pour lʼéléction de Westminster- quelle horrible perte que celle de ce malheureux Romilly.
Adieu encore. Mille tendres amitiés.
Comme je finis ma lettre, on mʼapporte une partie de Vos livres; les autres viendront demain et le tout partira avant 8 jours.
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