• Auguste Louis de Staël-Holstein to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: Paris · Place of Destination: Bonn · Date: 02.03.1819
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Auguste Louis de Staël-Holstein
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: Paris
  • Place of Destination: Bonn
  • Date: 02.03.1819
  • Notations: Empfangsort erschlossen.
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-611-36979
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.26,Nr.30
  • Number of Pages: 4 S. auf Doppelbl., hs.
  • Format: 19,4 x 12,2 cm
  • Incipit: „[1] Paris 2 Mars 1819.
    Jʼai à Vous demander pardon mon cher Schlegel, de nʼavoir pas répondu plus tôt à Votre [...]“
    Language
  • French
    Editors
  • Golyschkin, Ruth
  • Stieglitz, Clara
[1] Paris 2 Mars 1819.
Jʼai à Vous demander pardon mon cher Schlegel, de nʼavoir pas répondu plus tôt à Votre lettre. Un petit hommage littéraire que je Vous envoie me servira dʼexcuse -
Jʼai essayé de développer sur la responsabilité des ministres quelques idées qui appartiennent bien plus à Victor quʼà moi; mais qui me paroissoient utiles pour éclaircir une grande quantité de lieux communs confus que lʼon jettoit à la tête du ministère - Malheureusement nous avons aujourdhui bien autre chose à penser. Dieu sait où nous allons. Si Vous suivez les débats de nos chambres, Vous aurez vu quʼune motion de Barthelemy pour changer la loi des élections a passé à une majorité de 98 contre 55. Cʼest un dernier coup des ultras guidés par Talleyrand et Molé - Le ministère par la plus déplorable des inepties se persuade quʼil pourra se maintenir contre la majorité - On a parlé de créer de nouveaux pairs, on a parlé de dissoudre la chambre des [2] députés; mais rien ne se fait. A peine est on entré dans le ministère quʼon est enveloppé de lʼatmosphère de bêtise qui pèse sur les Tuileries - Dire comment tout ceci finira est impossible; mais tout se détraque de plus en plus: et il semble que le terrain se dérobe sous les pieds de la cour, sans que lʼon voie quel est lʼennemi qui la détruit- Toutes ces agitations politiques influeront nécessairement sur le prix des rentes; mais je nʼen considère pas moins le payement des intérêts comme assuré. A cet égard mon opinion est très conforme à la Vôtre. Parlons de Vos affaires. Je Vous envoie:
1° Le Compte dʼ
Aubernon, par le quel il Vous doit 152f.90c. Vous verrez quʼil a acheté pour Vs 175f de rente en sus des 3000 que Vous aviez déja. Cela mʼa paru préférable à laisser de lʼargent oisif entre ses mains. [3] 2° Mon propre compte dʼaprès lequel Vous me devez 693f.46c
3° Un mémoire de
Cachet que jʼai payé et qui se monte à 131f-60c
Je nʼai point fait usage de Votre credit sur
Tottie & Compton parce que le change a toujours été bas et que dʼailleurs je voyois plus de sécurité à laisser de lʼargent en Angleterre - Je trouve toutefois que Vous avez une somme bien forte pour une seule maison -
Jʼai enfin conclu un traité avec
Treuttel & Würtz pour les oeuvres de ma mere et celles de mon grand-pere. Je nʼy ai point fait entrer Vos 15,000f par ce que je nʼy ai point vu dʼavantage pour Vous. Mais je ne renonce point à y avoir recours si je suis dans le cas dʼescompter les billets de ces Messieurs au profit dʼEugène. Ce seroit une maniere [4] sûre et simple de Vous faire avoir 6% au lieu de 5% que Vous recevez en Angleterre.
Je Vous expédierai incessament Vos livres; mais
Delaunay est terrible par ses lenteurs.
Sismondi va partir pour lʼAngleterre après avoir fini lʼimpression de son économie politique. Il épouse décidément Mlle Allen belle soeur de Macintosh.
Quʼest devenu
Votre frere? Mlle Mendelson et Mad. de Ste Aulaire sont inquietes de ne pas en avoir de nouvelles-
Ma soeur me charge de Vous demander ce que cʼest quʼun nouveau livre de pieté qui a paru à Berlin et qui fait sensation?
Adieu encore, mon cher Schlegel, ne perdez pas lʼhabitude de Vous considérer comme lʼun des nôtres et ecrivez moi plus souvent.
Mille tendres amitiés.
[1] Paris 2 Mars 1819.
Jʼai à Vous demander pardon mon cher Schlegel, de nʼavoir pas répondu plus tôt à Votre lettre. Un petit hommage littéraire que je Vous envoie me servira dʼexcuse -
Jʼai essayé de développer sur la responsabilité des ministres quelques idées qui appartiennent bien plus à Victor quʼà moi; mais qui me paroissoient utiles pour éclaircir une grande quantité de lieux communs confus que lʼon jettoit à la tête du ministère - Malheureusement nous avons aujourdhui bien autre chose à penser. Dieu sait où nous allons. Si Vous suivez les débats de nos chambres, Vous aurez vu quʼune motion de Barthelemy pour changer la loi des élections a passé à une majorité de 98 contre 55. Cʼest un dernier coup des ultras guidés par Talleyrand et Molé - Le ministère par la plus déplorable des inepties se persuade quʼil pourra se maintenir contre la majorité - On a parlé de créer de nouveaux pairs, on a parlé de dissoudre la chambre des [2] députés; mais rien ne se fait. A peine est on entré dans le ministère quʼon est enveloppé de lʼatmosphère de bêtise qui pèse sur les Tuileries - Dire comment tout ceci finira est impossible; mais tout se détraque de plus en plus: et il semble que le terrain se dérobe sous les pieds de la cour, sans que lʼon voie quel est lʼennemi qui la détruit- Toutes ces agitations politiques influeront nécessairement sur le prix des rentes; mais je nʼen considère pas moins le payement des intérêts comme assuré. A cet égard mon opinion est très conforme à la Vôtre. Parlons de Vos affaires. Je Vous envoie:
1° Le Compte dʼ
Aubernon, par le quel il Vous doit 152f.90c. Vous verrez quʼil a acheté pour Vs 175f de rente en sus des 3000 que Vous aviez déja. Cela mʼa paru préférable à laisser de lʼargent oisif entre ses mains. [3] 2° Mon propre compte dʼaprès lequel Vous me devez 693f.46c
3° Un mémoire de
Cachet que jʼai payé et qui se monte à 131f-60c
Je nʼai point fait usage de Votre credit sur
Tottie & Compton parce que le change a toujours été bas et que dʼailleurs je voyois plus de sécurité à laisser de lʼargent en Angleterre - Je trouve toutefois que Vous avez une somme bien forte pour une seule maison -
Jʼai enfin conclu un traité avec
Treuttel & Würtz pour les oeuvres de ma mere et celles de mon grand-pere. Je nʼy ai point fait entrer Vos 15,000f par ce que je nʼy ai point vu dʼavantage pour Vous. Mais je ne renonce point à y avoir recours si je suis dans le cas dʼescompter les billets de ces Messieurs au profit dʼEugène. Ce seroit une maniere [4] sûre et simple de Vous faire avoir 6% au lieu de 5% que Vous recevez en Angleterre.
Je Vous expédierai incessament Vos livres; mais
Delaunay est terrible par ses lenteurs.
Sismondi va partir pour lʼAngleterre après avoir fini lʼimpression de son économie politique. Il épouse décidément Mlle Allen belle soeur de Macintosh.
Quʼest devenu
Votre frere? Mlle Mendelson et Mad. de Ste Aulaire sont inquietes de ne pas en avoir de nouvelles-
Ma soeur me charge de Vous demander ce que cʼest quʼun nouveau livre de pieté qui a paru à Berlin et qui fait sensation?
Adieu encore, mon cher Schlegel, ne perdez pas lʼhabitude de Vous considérer comme lʼun des nôtres et ecrivez moi plus souvent.
Mille tendres amitiés.
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