• Auguste Louis de Staël-Holstein to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: Paris · Place of Destination: Bonn · Date: 21.03.1820
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Auguste Louis de Staël-Holstein
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: Paris
  • Place of Destination: Bonn
  • Date: 21.03.1820
  • Notations: Empfangsort erschlossen.
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-611-36979
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.26,Nr.43
  • Number of Pages: 4 S. auf Doppelbl., hs.
  • Format: 18,6 x 12 cm
  • Incipit: „[1] Paris 21 Mars 1820
    Je mʼempresse de Vous annoncer, mon cher Schlegel, quʼenfin nous avons commencé à toucher quelquechose de [...]“
    Language
  • French
    Editors
  • Golyschkin, Ruth
  • Stieglitz, Clara
[1] Paris 21 Mars 1820
Je mʼempresse de Vous annoncer, mon cher Schlegel, quʼenfin nous avons commencé à toucher quelquechose de ce qui V
s est dû par les Tottie. Ils ont versé chez Messrs Jas Cazenove £ 208-14S-2d pour une première répartition de 15 %. Espérons que le reste ne se fera pas trop attendre - Vous devriez mʼenvoyer le dernier Cpte courant que Vous avez de Messrs Tottie & Compton, ou du moins me dire la date de ce Cpte et la somme exacte dont ils étoient Vos débiteurs. Dites moi aussi ce que je dois faire de lʼargent qui Vous rentre: quand je regarde notre état politique je nʼose pas conseiller nos fonds publics; les finances françoises sont pourtant les meilleures de lʼEurope.
Jʼai été obligé de renoncer à ma course en
[2] Angleterre. Le temps étoit affreux et Victor un peu souffrant au moment des élections. Maintenant tout mon temps est pris par lʼimpression simultanée des Oeuvres de ma mère et de mon grand-père. Je ne ferai probablement dʼabsence que pour aller à Coppet du mois de Juin au mois de Septembre, et je renvoye toutes mes idées de voyage à lʼannée prochaine.
Si je ne V
s ai pas parlé de M. Ekendahl cʼest que je ne vois aucune possibilité quelconque de réussir dans ce quʼil desire.
Je nʼai proposé lʼimpression de
Vos élégies traduites en latin quʼaux Treuttel & Würtz, qui étaient trop surchargés de besogne pour sʼen charger. Elles seroient, je crois, plus recherchées à Londres quʼici où nous lisons bien peu de latin.
Les fonctions de
M. de Forbin sont remplies [3] en son absence par le Vicomte de Senonnes Secretre Genl de la Direction des Musées royaux.
Les nouvelles dʼEspagne absorbent tous les esprits; elles font probablement réflechir au moins autant en Prusse quʼici - Cet événement nous sauve pour le moment dʼun retour de règne des
ultras. Dieu veuille maintenant que cette nation se montre aussi sage quʼénergique, et quʼelle nʼabuse pas de sa victoire sur le plus stupide et le plus lâche des princes. La constitution des Cortés telle quʼelle est, ne sauroit marcher, mais il faut espérer quʼon la corrigera. Tout cela mʼa mis en train de lʼespagnol; je me suis mis à lʼapprendre depuis huit jours. Vous devriez bien me donner une note de ce quʼil faut lire.
Vous rappelez Vous
la traduction de Maria Stuart que M. Brun nous a lues une fois chez ma mère. Elle vient dʼêtre jouée avec un succès [4] prodigieux. Ce pauvre parterre a été pris pour dupe; il sʼest laissé prendre à lʼintérêt dʼune pièce romantique: la scène des deux femmes surtout a produit un grand effet. Cʼest cependant à mille lieues de Schiller.
Adieu, cher ami, je nʼai pas besoin de Vous répéter que dans quel lieu et dans quel temps que Vous veniez à
nous, Vous seriez mille fois le bien venu.
[1] Paris 21 Mars 1820
Je mʼempresse de Vous annoncer, mon cher Schlegel, quʼenfin nous avons commencé à toucher quelquechose de ce qui V
s est dû par les Tottie. Ils ont versé chez Messrs Jas Cazenove £ 208-14S-2d pour une première répartition de 15 %. Espérons que le reste ne se fera pas trop attendre - Vous devriez mʼenvoyer le dernier Cpte courant que Vous avez de Messrs Tottie & Compton, ou du moins me dire la date de ce Cpte et la somme exacte dont ils étoient Vos débiteurs. Dites moi aussi ce que je dois faire de lʼargent qui Vous rentre: quand je regarde notre état politique je nʼose pas conseiller nos fonds publics; les finances françoises sont pourtant les meilleures de lʼEurope.
Jʼai été obligé de renoncer à ma course en
[2] Angleterre. Le temps étoit affreux et Victor un peu souffrant au moment des élections. Maintenant tout mon temps est pris par lʼimpression simultanée des Oeuvres de ma mère et de mon grand-père. Je ne ferai probablement dʼabsence que pour aller à Coppet du mois de Juin au mois de Septembre, et je renvoye toutes mes idées de voyage à lʼannée prochaine.
Si je ne V
s ai pas parlé de M. Ekendahl cʼest que je ne vois aucune possibilité quelconque de réussir dans ce quʼil desire.
Je nʼai proposé lʼimpression de
Vos élégies traduites en latin quʼaux Treuttel & Würtz, qui étaient trop surchargés de besogne pour sʼen charger. Elles seroient, je crois, plus recherchées à Londres quʼici où nous lisons bien peu de latin.
Les fonctions de
M. de Forbin sont remplies [3] en son absence par le Vicomte de Senonnes Secretre Genl de la Direction des Musées royaux.
Les nouvelles dʼEspagne absorbent tous les esprits; elles font probablement réflechir au moins autant en Prusse quʼici - Cet événement nous sauve pour le moment dʼun retour de règne des
ultras. Dieu veuille maintenant que cette nation se montre aussi sage quʼénergique, et quʼelle nʼabuse pas de sa victoire sur le plus stupide et le plus lâche des princes. La constitution des Cortés telle quʼelle est, ne sauroit marcher, mais il faut espérer quʼon la corrigera. Tout cela mʼa mis en train de lʼespagnol; je me suis mis à lʼapprendre depuis huit jours. Vous devriez bien me donner une note de ce quʼil faut lire.
Vous rappelez Vous
la traduction de Maria Stuart que M. Brun nous a lues une fois chez ma mère. Elle vient dʼêtre jouée avec un succès [4] prodigieux. Ce pauvre parterre a été pris pour dupe; il sʼest laissé prendre à lʼintérêt dʼune pièce romantique: la scène des deux femmes surtout a produit un grand effet. Cʼest cependant à mille lieues de Schiller.
Adieu, cher ami, je nʼai pas besoin de Vous répéter que dans quel lieu et dans quel temps que Vous veniez à
nous, Vous seriez mille fois le bien venu.
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