• Auguste Louis de Staël-Holstein to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: Paris · Place of Destination: Bonn · Date: 03.07.1821
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Auguste Louis de Staël-Holstein
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: Paris
  • Place of Destination: Bonn
  • Date: 03.07.1821
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-611-36979
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.26,Nr.53
  • Number of Pages: 3 S. auf Doppelbl., hs. m. Adresse
  • Format: 19,4 x 15 cm
  • Incipit: „[1] Paris 3 Juillet 1821.
    Je suis un indigne paresseux, mon cher Schlegel, voilà ma meilleure excuse pour ne pas vous [...]“
    Language
  • French
    Editors
  • Golyschkin, Ruth
  • Stieglitz, Clara
[1] Paris 3 Juillet 1821.
Je suis un indigne paresseux, mon cher Schlegel, voilà ma meilleure excuse pour ne pas vous avoir écrit plus tôt. Mais outre cette bonne raison, jʼai voulu laisser passer les vivat des étudians, les complimens des professeurs et les larmes de joie de la ménagère: maintenant je vais commencer à être un correspondant exact; et dʼabord Vos caractères:
Jʼai depuis ce matin le reçu de
Lion avec une lettre de Vibert qui mʼannonce que la fonte avance rapidement, et que lʼon a fort à coeur de Vous satisfaire - Jʼaurai soin de suivre exactement Vos instructions.
Savez-vous quel livre on vient dʼenvoyer de
Londres à Albertine? - 17 volumes des rapports de la Church missionary society, où les divinités que Vous adorez sont représentées comme de grotesques conceptions du démon. Vous reculeriez dʼhorreur -
Albertine est à merveille - Elle continue à se soigner avec [2] une précaution minutieuse par ce quʼelle veut accompagner son mari à Cautterets - Pour moi le temps me manquera pour aller si loin; les T. & Würtz par un chef-dʼoeuvre de désobligeance nʼont pas encore mis en vente les derniers volumes de ma mère. Il faut donc que je les attende, et je ne pourrai quʼaller passer huit jours à Coppet et prendre une saison de Plombières -
Alphonse Vous dit mille tendresses. Son développement physique est très-sensible depuis quelque temps; mais je regrette bien vivement pour lui lʼimpulsion que Vous donniez à son intelligence - Cʼest un service de plus que nous devons à Votre amitié et jʼen ai une profonde reconnaissance.
Je ne sais aucune nouvelle digne de Vous être écrite. Cʼest à vous à nous en donner car lʼimpulsion nous vient maintenant du dehors - Dʼaprès le ton de nos journaux ultim. je suis très-porté à croire que les Russes vont entrer en Grêce.
[3] La réception de Villemain à lʼacadémie remplit tous les feuilletons depuis huit jours - Cʼétoit dans le fait un menuet dʼExaudet fort bien dansé; mais quelle ridicule cérémonie; et pour une nation quʼon dit spirituelle que de pédanterie dans la vanité -
Adieu, cher ami, écrivez moi à
Coppet, jʼy trouverai Votre lettre en arrivant, et ce sera une joie dans ma solitude. Si Vous ne Vous occupez pas dʼun ou deux articles pour le futur journal, je Vous donne ma malédiction.
Mad. de St. A. qui part après demain pour Cauterets me charge de Vous parler dʼelle - Adieu encore.
[4] Monsieur
Monsieur A.W. de Schlegel
Professeur à
lʼuniversité de Bonn
Provinces prussiennes sur le Rhin
.
[1] Paris 3 Juillet 1821.
Je suis un indigne paresseux, mon cher Schlegel, voilà ma meilleure excuse pour ne pas vous avoir écrit plus tôt. Mais outre cette bonne raison, jʼai voulu laisser passer les vivat des étudians, les complimens des professeurs et les larmes de joie de la ménagère: maintenant je vais commencer à être un correspondant exact; et dʼabord Vos caractères:
Jʼai depuis ce matin le reçu de
Lion avec une lettre de Vibert qui mʼannonce que la fonte avance rapidement, et que lʼon a fort à coeur de Vous satisfaire - Jʼaurai soin de suivre exactement Vos instructions.
Savez-vous quel livre on vient dʼenvoyer de
Londres à Albertine? - 17 volumes des rapports de la Church missionary society, où les divinités que Vous adorez sont représentées comme de grotesques conceptions du démon. Vous reculeriez dʼhorreur -
Albertine est à merveille - Elle continue à se soigner avec [2] une précaution minutieuse par ce quʼelle veut accompagner son mari à Cautterets - Pour moi le temps me manquera pour aller si loin; les T. & Würtz par un chef-dʼoeuvre de désobligeance nʼont pas encore mis en vente les derniers volumes de ma mère. Il faut donc que je les attende, et je ne pourrai quʼaller passer huit jours à Coppet et prendre une saison de Plombières -
Alphonse Vous dit mille tendresses. Son développement physique est très-sensible depuis quelque temps; mais je regrette bien vivement pour lui lʼimpulsion que Vous donniez à son intelligence - Cʼest un service de plus que nous devons à Votre amitié et jʼen ai une profonde reconnaissance.
Je ne sais aucune nouvelle digne de Vous être écrite. Cʼest à vous à nous en donner car lʼimpulsion nous vient maintenant du dehors - Dʼaprès le ton de nos journaux ultim. je suis très-porté à croire que les Russes vont entrer en Grêce.
[3] La réception de Villemain à lʼacadémie remplit tous les feuilletons depuis huit jours - Cʼétoit dans le fait un menuet dʼExaudet fort bien dansé; mais quelle ridicule cérémonie; et pour une nation quʼon dit spirituelle que de pédanterie dans la vanité -
Adieu, cher ami, écrivez moi à
Coppet, jʼy trouverai Votre lettre en arrivant, et ce sera une joie dans ma solitude. Si Vous ne Vous occupez pas dʼun ou deux articles pour le futur journal, je Vous donne ma malédiction.
Mad. de St. A. qui part après demain pour Cauterets me charge de Vous parler dʼelle - Adieu encore.
[4] Monsieur
Monsieur A.W. de Schlegel
Professeur à
lʼuniversité de Bonn
Provinces prussiennes sur le Rhin
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