• Auguste Louis de Staël-Holstein to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: Paris · Place of Destination: Bonn · Date: 19.09.1821
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Auguste Louis de Staël-Holstein
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: Paris
  • Place of Destination: Bonn
  • Date: 19.09.1821
  • Notations: Empfangsort erschlossen.
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-611-36979
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.26,Nr.55
  • Number of Pages: 4 S. auf Doppelbl., hs.
  • Format: 18,5 x 12,2 cm
  • Incipit: „[1] Paris 19 Septembre 1821.
    Jʼai une triste excuse pour être resté si longtemps sans Vous écrire, mon cher Schlegel. Depuis [...]“
    Language
  • French
  • Latin
    Editors
  • Golyschkin, Ruth
  • Stieglitz, Clara
[1] Paris 19 Septembre 1821.
Jʼai une triste excuse pour être resté si longtemps sans Vous écrire, mon cher Schlegel. Depuis mon départ de ces maudites eaux de
Plombières, jʼai eu une ridicule maladie que lʼon appelle des clous. La fatigue du voyage les avoit tellement augmentés que jʼai eu depuis trois semaines une assez grande plaie ouverte, et que mon seul plaisir est dʼaller de mon lit à mon canapé et de mon canapé à mon lit. Les médecins disent à cela que cʼest un bonheur pour la santé, mais je réponds comme le Suisse malade: cʼest un tiaple de ponheur.
Il va sans dire que quinconque tient à Vous, neveu ou nièce, oncle ou tante, sera reçu à bras ouverts, pourvu que la nièce ne soit pas trop jolie et la tante pas trop
[2] laide. Plaisanterie à part Vous savez bien que je serai heureux de chercher à être utile à quiconque me sera adressé par Vous.
Je nʼai pas encore pu aller voir
Foriel, de manière que je ne sois rien de Vos caractères indiens. Mais jʼai ouï dire quʼil sʼen occupoit activement, et sans doute il est en correspondance avec Vous.
Jʼenverrai après demain par
Ld John Russel à Sir Js Mackintosh un exemplaire de Votre littérature provençale.
Jʼattends
Albertine dans trois jours. Elle Victor et Alphonse se sont trouvés merveilleusement bien des eaux de Cauterets. Mad. de Ste Aulaire a été rappelée subitement par une maladie assez inquiétante quʼa prise son fils. Dieu merci, le pauvre enfant va mieux et après avoir passé quelques jours à Paris, elle vient dʼaller sʼétablir à Etiole. [3] Mlle Mendelsohn est de retour dʼEms. Favre qui est encore ici me charge de ses plus tendres souvenirs pour Vous; il craint que Vous ne lʼayez oublié, je lʼai assuré quʼil se trompoit. Il part demain pour Geneve, si Vous lui écrivez là, il en sera flatté - Voilà tout ce que je sais des gens qui Vs intéressent.
Prosper vient dʼachever sa notice sur Schiller; il part pour les élections dʼAuvergne et me laisse le soin dʼachever de revoir ses épreuves. Ma curiosité est fort excitée sur cet écrit - Guizot va revenir: il a presque terminé un nouvel ouvrage politique qui fera sans doute de lʼeffet, si quelquechose peut en faire dans un pays aussi engourdi et sous un gouvernement aussi soporifique -
Ma maison est fort avancée. Elle sera belle et commode, mais elle me ruine. Je tâcherai dʼêtre économe tout cet hyver, pour avoir de quoi faire
[4] une course en Angleterre au printemps.
Adieu, cher ami. Votre protégée
Mad. Rissadi pense que définitivement son mari partira le 1er Octobre. Elle a réussi à se procurer quelques fonds pour son voyage. Mais au travers de leur brouillera la voilà grosse, ce qui est un nouvel embarras - Sa dette arriérée envers Mad. Itier est réglée à f. 230. Vous me direz jusquʼà quelle somme Vs lʼaiderez à la payer - Adieu encore. Sis licet felix et memor nostri.
[1] Paris 19 Septembre 1821.
Jʼai une triste excuse pour être resté si longtemps sans Vous écrire, mon cher Schlegel. Depuis mon départ de ces maudites eaux de
Plombières, jʼai eu une ridicule maladie que lʼon appelle des clous. La fatigue du voyage les avoit tellement augmentés que jʼai eu depuis trois semaines une assez grande plaie ouverte, et que mon seul plaisir est dʼaller de mon lit à mon canapé et de mon canapé à mon lit. Les médecins disent à cela que cʼest un bonheur pour la santé, mais je réponds comme le Suisse malade: cʼest un tiaple de ponheur.
Il va sans dire que quinconque tient à Vous, neveu ou nièce, oncle ou tante, sera reçu à bras ouverts, pourvu que la nièce ne soit pas trop jolie et la tante pas trop
[2] laide. Plaisanterie à part Vous savez bien que je serai heureux de chercher à être utile à quiconque me sera adressé par Vous.
Je nʼai pas encore pu aller voir
Foriel, de manière que je ne sois rien de Vos caractères indiens. Mais jʼai ouï dire quʼil sʼen occupoit activement, et sans doute il est en correspondance avec Vous.
Jʼenverrai après demain par
Ld John Russel à Sir Js Mackintosh un exemplaire de Votre littérature provençale.
Jʼattends
Albertine dans trois jours. Elle Victor et Alphonse se sont trouvés merveilleusement bien des eaux de Cauterets. Mad. de Ste Aulaire a été rappelée subitement par une maladie assez inquiétante quʼa prise son fils. Dieu merci, le pauvre enfant va mieux et après avoir passé quelques jours à Paris, elle vient dʼaller sʼétablir à Etiole. [3] Mlle Mendelsohn est de retour dʼEms. Favre qui est encore ici me charge de ses plus tendres souvenirs pour Vous; il craint que Vous ne lʼayez oublié, je lʼai assuré quʼil se trompoit. Il part demain pour Geneve, si Vous lui écrivez là, il en sera flatté - Voilà tout ce que je sais des gens qui Vs intéressent.
Prosper vient dʼachever sa notice sur Schiller; il part pour les élections dʼAuvergne et me laisse le soin dʼachever de revoir ses épreuves. Ma curiosité est fort excitée sur cet écrit - Guizot va revenir: il a presque terminé un nouvel ouvrage politique qui fera sans doute de lʼeffet, si quelquechose peut en faire dans un pays aussi engourdi et sous un gouvernement aussi soporifique -
Ma maison est fort avancée. Elle sera belle et commode, mais elle me ruine. Je tâcherai dʼêtre économe tout cet hyver, pour avoir de quoi faire
[4] une course en Angleterre au printemps.
Adieu, cher ami. Votre protégée
Mad. Rissadi pense que définitivement son mari partira le 1er Octobre. Elle a réussi à se procurer quelques fonds pour son voyage. Mais au travers de leur brouillera la voilà grosse, ce qui est un nouvel embarras - Sa dette arriérée envers Mad. Itier est réglée à f. 230. Vous me direz jusquʼà quelle somme Vs lʼaiderez à la payer - Adieu encore. Sis licet felix et memor nostri.
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