• Albertine Ida Gustavine de Broglie to August Wilhelm von Schlegel

  • Place of Dispatch: Paris · Place of Destination: Bonn · Date: [zwischen Ende März und April 1822]
Edition Status: Newly transcribed and labelled; double collated
    Metadata Concerning Header
  • Sender: Albertine Ida Gustavine de Broglie
  • Recipient: August Wilhelm von Schlegel
  • Place of Dispatch: Paris
  • Place of Destination: Bonn
  • Date: [zwischen Ende März und April 1822]
  • Notations: Datum sowie Absende- und Empfangsort erschlossen. − Datierung durch die Englandreise Victor de Broglies im Mai und Juni 1822. Er sprach in den Sitzungen der Pairskammer vom 28. Februar und 6. März über die Pressefreiheit, am 28. März 1822 über die Behandlung der Schwarzen. AWS erwähnt in seinem Brief vom 19. Febuar 1822 an Auguste de Staël, dass sein „article sur le tableau de Gérard“ bald bei ihm und Albertine de Broglie eintreffen soll.
    Manuscript
  • Provider: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-611-38973
  • Classification Number: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.4(1),Nr.46
  • Number of Pages: 4 S. auf Doppelbl., hs.
  • Format: 19,9 x 15,9 cm
  • Incipit: „[1] Jʼai bien des torts envers vous, cher ami, car il y a je ne sais pas combien de tems [...]“
    Language
  • French
    Editors
  • Golyschkin, Ruth
  • Stieglitz, Clara
[1] Jʼai bien des torts envers vous, cher ami, car il y a je ne sais pas combien de tems que je ne vous ai écrit, mais jʼai eu vraiment quelques excuses. Après sa maladie vive, Alphonse mʼa pris beaucoup de tems, precisement parcequʼil ne peut rien faire, ensuite jʼai été un peu dans le monde et puis cela mʼa fatigué, et je suis un peu souffrante ce qui mʼa rendu paresseuse. À présent jʼespère que vous me pardonnerez et mʼécrirez malgré mes torts. Jʼenvisage avec plaisir mon départ pour Coppet dans un mois bien que Victor doive alors me quitter pour aller en Angleterre, ce qui mʼafflige beaucoup. Il faut pourtant que je vous envoye ces discours, et vous les lirez bien que vous nʼaimiez ni la politique ni les nègres, lʼun est sur la liberté de la presse lʼautre sur la traite [2] des noirs, le premier a eu un grand succes le second nʼa pas été écouté parceque la question nʼinteresse personne, mais ils sont tous les deux fort distingués. On nous annonce la guerre depuis deux jours. Cʼest une bien grande affaire pour tout le monde nos gens ici du ministère en sont bien désolés. Ce pauvre Mathieu a montré bien peu de talent il reunit lʼétourderie au fanatisme ce qui fait une facheuse combinaison. Du reste il est toujours bon et excellent de coeur. Le reste du ministere est dʼune pitoyable capacité excepte Mr de Villele qui annonce quelquʼintelligence et plait assez à la chambre. Cette chambre comme vous pouvez le voir par les journaux est un receptacle dʼinjures, cependant on est beaucoup moins agité hors de là quʼon ne pourroit le suppsoer, les haines sont plutôt calmées dans la societé bien que le pays soit presquʼen guerre civile; il y a contraste entre beaucoup de violence et un fond de calme et dʼindifference [3] dans le pays. Nous avons reçu votre spirituel article sur Corinne, il y a des siecles que je nʼai vu Gerard à qui jʼaurois voulu en parler, il ne veut pas finir mon portrait, car je nʼen entends plus parler. Desireriez vous quʼon traduisit cet article pour le mettre dans un journal françois quelconque écrivez nous en un mot? Jʼai à present le tableau de Corinne dans mon sallon, et je pense souvent au plaisir que vous auriez à le regarder. On traduit à force lʼAllemand, lʼEspagnol, lʼanglois, il y a un assez grand interet pour les productions litteraires, je vais lire Calderon dans la traduction, en votre honneur, jʼai déjà lu un volume de comedie, on ne peut pas juger du charme du langage, mais il y a de lʼoriginalité quelque chose de vif et de digne à la fois qui a un caractère national. Auguste est occupé jusquʼaux oreilles par la societé biblique [4] dont il est secretaire, il compte aller ainsi que Victor en Angleterre au mois de May et pendant ce tems là je me dirigerai vers la Suisse avec tout mon bagage. Je reve un voyage en Italie après avoir passé tout lʼété en Suisse, mais cela je crains est un peu chimerique. Voilà cher ami, tous mes plans, parmi les quels je voudrois bien voir entrer une occasion de vous revoir. Alphonse est merveilleusement bien, il est même plus animé quʼavant, nous disons quʼil a fait comme cet Allemand quʼil sʼest jetté par la fenêtre pour se faire vif. Adieu cher ami écrivez moi encore un mot à Paris pour me prouver que vous me pardonnez mon long silence. Auguste aussi sʼexcuse de ne vous avoir pas écrit, il nʼest vraiment pas à blamer car il a trop à faire, mais moi je suis coupable pourtant jʼespère que vous ne me [1] tiendrez pas rancune par ce que vous savez que je vous aime beaucoup.
[1] Jʼai bien des torts envers vous, cher ami, car il y a je ne sais pas combien de tems que je ne vous ai écrit, mais jʼai eu vraiment quelques excuses. Après sa maladie vive, Alphonse mʼa pris beaucoup de tems, precisement parcequʼil ne peut rien faire, ensuite jʼai été un peu dans le monde et puis cela mʼa fatigué, et je suis un peu souffrante ce qui mʼa rendu paresseuse. À présent jʼespère que vous me pardonnerez et mʼécrirez malgré mes torts. Jʼenvisage avec plaisir mon départ pour Coppet dans un mois bien que Victor doive alors me quitter pour aller en Angleterre, ce qui mʼafflige beaucoup. Il faut pourtant que je vous envoye ces discours, et vous les lirez bien que vous nʼaimiez ni la politique ni les nègres, lʼun est sur la liberté de la presse lʼautre sur la traite [2] des noirs, le premier a eu un grand succes le second nʼa pas été écouté parceque la question nʼinteresse personne, mais ils sont tous les deux fort distingués. On nous annonce la guerre depuis deux jours. Cʼest une bien grande affaire pour tout le monde nos gens ici du ministère en sont bien désolés. Ce pauvre Mathieu a montré bien peu de talent il reunit lʼétourderie au fanatisme ce qui fait une facheuse combinaison. Du reste il est toujours bon et excellent de coeur. Le reste du ministere est dʼune pitoyable capacité excepte Mr de Villele qui annonce quelquʼintelligence et plait assez à la chambre. Cette chambre comme vous pouvez le voir par les journaux est un receptacle dʼinjures, cependant on est beaucoup moins agité hors de là quʼon ne pourroit le suppsoer, les haines sont plutôt calmées dans la societé bien que le pays soit presquʼen guerre civile; il y a contraste entre beaucoup de violence et un fond de calme et dʼindifference [3] dans le pays. Nous avons reçu votre spirituel article sur Corinne, il y a des siecles que je nʼai vu Gerard à qui jʼaurois voulu en parler, il ne veut pas finir mon portrait, car je nʼen entends plus parler. Desireriez vous quʼon traduisit cet article pour le mettre dans un journal françois quelconque écrivez nous en un mot? Jʼai à present le tableau de Corinne dans mon sallon, et je pense souvent au plaisir que vous auriez à le regarder. On traduit à force lʼAllemand, lʼEspagnol, lʼanglois, il y a un assez grand interet pour les productions litteraires, je vais lire Calderon dans la traduction, en votre honneur, jʼai déjà lu un volume de comedie, on ne peut pas juger du charme du langage, mais il y a de lʼoriginalité quelque chose de vif et de digne à la fois qui a un caractère national. Auguste est occupé jusquʼaux oreilles par la societé biblique [4] dont il est secretaire, il compte aller ainsi que Victor en Angleterre au mois de May et pendant ce tems là je me dirigerai vers la Suisse avec tout mon bagage. Je reve un voyage en Italie après avoir passé tout lʼété en Suisse, mais cela je crains est un peu chimerique. Voilà cher ami, tous mes plans, parmi les quels je voudrois bien voir entrer une occasion de vous revoir. Alphonse est merveilleusement bien, il est même plus animé quʼavant, nous disons quʼil a fait comme cet Allemand quʼil sʼest jetté par la fenêtre pour se faire vif. Adieu cher ami écrivez moi encore un mot à Paris pour me prouver que vous me pardonnez mon long silence. Auguste aussi sʼexcuse de ne vous avoir pas écrit, il nʼest vraiment pas à blamer car il a trop à faire, mais moi je suis coupable pourtant jʼespère que vous ne me [1] tiendrez pas rancune par ce que vous savez que je vous aime beaucoup.
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