[1] J’ai beaucoup de grâces à vous rendre, monsieur, de vôtre excellente lettre. Je l’apprécie comme j’avais apprécié vôtre silence. Il est des moments où l’on a trop de choses à se dire pour oser commencer vous me plaignez et vous avez raison, nul n’est plus à plaindre que moi. Mais croyez que je vous plains aussi. Vous survivez au dernier reste de cette noble et brillante famille à la quelle vôtre nom restera à jamais attaché, qui vous a tant du, et qui le sentait si profondément. Je ne vous parlerai point des sentiments que ma pauvre femme vous avait voués. Vous en avez eu une derniere preuve, celle qui lui tenait le plus à coeur de vous [2] donner, et je suis convaincu que, quelles que puissent être vos opinions sur le fonds même des redoutables questions que traitent traite la derniere lettre qu’elle vous ait adressée, vous n’avez pu la lire sans émotion. Ce sont les dernieres lignes qu’elle ait tracées. Puissiez vous y trouver quelque soulagement et quelque consolation. Toute ma famille, tout ce qui reste de ma famille se recommande à vôtre souvenir, donnez nous quelquefois de vos nouvelles et comptez sur nôtre inaltérable amitié.
V. Broglie
Paris ce 31 xbre 38.
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