• Auguste Louis de Staël-Holstein an August Wilhelm von Schlegel

  • Absendeort: Nizza · Empfangsort: Bonn · Datum: 02.04.1827
Editionsstatus: Neu transkribiert und ausgezeichnet; zweimal kollationiert
    Briefkopfdaten
  • Absender: Auguste Louis de Staël-Holstein
  • Empfänger: August Wilhelm von Schlegel
  • Absendeort: Nizza
  • Empfangsort: Bonn
  • Datum: 02.04.1827
  • Anmerkung: Empfangsort erschlossen.
    Handschrift
  • Datengeber: Dresden, Sächsische Landesbibliothek - Staats- und Universitätsbibliothek
  • OAI Id: DE-611-36979
  • Signatur: Mscr.Dresd.e.90,XIX,Bd.26,Nr.71
  • Blatt-/Seitenzahl: 2 S., hs.
  • Format: 20,1 x 12,9 cm
  • Incipit: „[1] Nice 2 Avril 1827
    Je ne veux pas quitter ce beau pays sans me rappeler à Votre souvenir, mon cher [...]“
    Sprache
  • Französisch
  • Lateinisch
  • Italienisch
    Editorische Bearbeitung
  • Golyschkin, Ruth
  • Stieglitz, Clara
[1] Nice 2 Avril 1827
Je ne veux pas quitter ce beau pays sans me rappeler à Votre souvenir, mon cher Schlegel.
Nous venons de passer ici fort doucement six semaines, jouissant du far niente au milieu dʼun paÿsage ravissant, nous promenent à lʼombre dʼoliviers gigantesques et lisant paresseusement le Dante avec un oblat bon littérateur mais qui ne nous en fait pas moins regretter un interprète initié comme Vous aux grands mystères de la poësie - Ce nʼest pas sans peine que nous nous sommes procurés deux exemplaires du Dante; car malgré la franchise du port de Nice, les livres sont impitoyablement exclus, et si quelque malheureux volume y pénètre, ce nʼest quʼà travers une triple huée de censeurs ecclésiastiques - On peut aisément calculer le moment où il nʼy aura plus personne qui sache lire et écrire: alors le beau idiot sera atteint - Ce temps de convalescence et de douce [2] paresse que jʼai consacré à rétablir ma santé fort secouée depuis ma maladie, touche maintenant à sa fin. Nous partons demain pour Gênes par la route de la corniche que les paysans ont rendu praticable en dépit de lʼadministration controle: de là nous nous acheminons par Turin et Geneve, et nous espérons être à Paris au commencement de May, pour rentrer dans la vie active - Nous comptons ensuite revenir à Coppet pour le commencement de Juillet et Vous pouvez croire quelle fête nous Vous y ferions si Vous veniez nous y faire une visite - Jʼai la fatuité de compter assez sur lʼaffection de ma femme pour être sûr quʼelle aime tous ceux qui me sont chers et je mettrois bien du prix à ce quʼune personne qui tient désormais tant de place dans ma vie fût connue de Vous - Adieu, mon cher Schlegel; mille tendres amitiés. Vale et me ama.
[1] Nice 2 Avril 1827
Je ne veux pas quitter ce beau pays sans me rappeler à Votre souvenir, mon cher Schlegel.
Nous venons de passer ici fort doucement six semaines, jouissant du far niente au milieu dʼun paÿsage ravissant, nous promenent à lʼombre dʼoliviers gigantesques et lisant paresseusement le Dante avec un oblat bon littérateur mais qui ne nous en fait pas moins regretter un interprète initié comme Vous aux grands mystères de la poësie - Ce nʼest pas sans peine que nous nous sommes procurés deux exemplaires du Dante; car malgré la franchise du port de Nice, les livres sont impitoyablement exclus, et si quelque malheureux volume y pénètre, ce nʼest quʼà travers une triple huée de censeurs ecclésiastiques - On peut aisément calculer le moment où il nʼy aura plus personne qui sache lire et écrire: alors le beau idiot sera atteint - Ce temps de convalescence et de douce [2] paresse que jʼai consacré à rétablir ma santé fort secouée depuis ma maladie, touche maintenant à sa fin. Nous partons demain pour Gênes par la route de la corniche que les paysans ont rendu praticable en dépit de lʼadministration controle: de là nous nous acheminons par Turin et Geneve, et nous espérons être à Paris au commencement de May, pour rentrer dans la vie active - Nous comptons ensuite revenir à Coppet pour le commencement de Juillet et Vous pouvez croire quelle fête nous Vous y ferions si Vous veniez nous y faire une visite - Jʼai la fatuité de compter assez sur lʼaffection de ma femme pour être sûr quʼelle aime tous ceux qui me sont chers et je mettrois bien du prix à ce quʼune personne qui tient désormais tant de place dans ma vie fût connue de Vous - Adieu, mon cher Schlegel; mille tendres amitiés. Vale et me ama.
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