Vous devez avoir reçu, Monsieur, un éxemplaire du premier volume de mon édition du Râmâyana, que j’ai eu l’honneur de vous envoyer il y a quelques jours par l’intermediaire de MM. Brockhaus et Avenarius. Pour que le public ne pût pas être trompé un seul instant et croire que j’ai eu l’audacieuse prétention d’aller sur les brisées de M. de Schlegel et refaire un travail entrepris par un tel maître, j’ai voulu déclarer tout d’abord dans le titre même de mon ouvrage que c’était une autre rédaction du poème, cette de l’école Gaudana, que j’allais faire paraître. Il est vrai, Monsieur, qu’au sujet des deux principales rédactions du poème je me suis trouvé d’un avis différent du votre et de celui de M. Lassen. J’ai exposé mes opinions et mes idées sur cette importante question dans mon introduction que je vous prie de vouloir bien prendre la peine de lire. Tout en rendant hommage a votre haute intelligence, a vos profondes études, à votre immense savoir que j’apprécie et j’admire au plus haut degré, j’ai exposé avec toute la force et la franchise de la conviction ce que je crois être vrai. Je l’ai fait dans l’interêt de la science et dans le but surtout d’[2]aider à l’éclaircissement des graves questions qui se rattachent à cette grande et magnifique épopée. Maintenant j’en appelle à votre jugement, Monsieur, et à celui de M. Lassen. Veuillez bien le faire connaître publiquement. La science ne pourra que gagner à une discussion entreprise par des maîtres tels que vous.
Agréez, Monsieur, l'hommage de la plus haute considération, avec laquelle j’ai l’honneur d’être
Votre très humble Serteur et admirateur
Gaspare Gorresio
Paris ce 4. Juin 1843.
Rue St. Dominique St. Germain – 6g.
[3] [leer]
[4] À Monsieur
M. Auguste Guillaume de Schlegel
Chevalier de plusieurs Ordres
etc. etc.
Bonne
sur le Rhin